Le 2 septembre 2022 a été publié dans la revue scientifique Science un article portant sur une piste de traitement possible de certains effets de la trisomie 21. La presse s’en est fait largement l’écho.
Trisomie 21 France a répondu le jour même à deux interviews :
- Interview Bernadette Céleste dans le journal La Croix ICI
- Interview Marlène Fargues sur France 5 dans le magazine C’est à vous
Aujourd’hui avec du recul, Trisomie 21 France, avec son conseil scientifique, souhaite faire le point sur le sujet.
Des scientifiques de Lausanne et Lille ont pu montrer que l’injection d’une hormone, la GnRH (voir note en bas de page), permettait de restaurer les fonctions cognitives et olfactives chez la souris trisomique. Fort de ce résultat, 7 adultes porteurs de trisomie 21 ont bénéficié d’injection de l’hormone durant 6 mois. Cette étude pilote a montré une amélioration des fonctions cognitives et de la connectivité cérébrale pour 6 d’entre eux : meilleure représentation tridimensionnelle, meilleure compréhension des consignes, amélioration du raisonnement, de l’attention et de la mémoire épisodique. En revanche, le traitement n’a pas eu d’impact sur l’olfaction. Aucun effet indésirable notable n’a été rapporté.
La communauté scientifique et médicale se réjouit de ce résultat.
Rappelons toutefois que de nombreux essais de traitement se sont révélés prometteurs chez les souris trisomiques sans fonctionner de façon probante chez l’homme.
Rappelons aussi l’importance de l’effet placebo chez les personnes, en particulier, avec déficience intellectuelle.
Une étude clinique plus importante en double aveugle (patient ayant le traitement et d’autres non, sans que les médecins sachent qui a le traitement) assortie d’un dispositif d’évaluation standardisé est indispensable pour évaluer l’effet réel de ce traitement.
Soulignons donc cette avancée, sans donner de faux espoir aux personnes porteuses de trisomie 21 et à leurs familles. Nous espérons une réalisation rapide de cette étude clinique.
En l’attendant, continuons les pistes déjà engagées et porteuses de résultats : l’éducation, la reconnaissance du droit à l’autodétermination, l’accessibilité généralisée et le développement du pouvoir d’agir.
ENCART :
La GnRH est l’hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires. Il s’agit d’une Neurohormone peptidique synthétisée par des neurones de l’hypothalamus responsable de la synthèse et de la sécrétion de l’hormone lutéinisante (LH) et, à un degré moindre, de l’hormone folliculo-stimulante (FSH) par l’anté-hypophyse. Cette hormone jouerait aussi un rôle sur la cognition.
Vous trouverez ci-après plusieurs liens qui peuvent vous être utiles :
- Article scientifique de référence paru dans la revue Science ICI
- Article plus accessible de Handicap.fr qui fait le point sur le sujet ICI